La Mort
Dans ce modèle, c’est l’Arcane XIII, la Mort, qui va précéder notre opération. Elle évoque dans son graphisme le passage du trépas, ce qui veut dire que « Il faut savoir mourir à des concepts plaqués aux formats de nos idées ». Le squelette, dépouillé de chair, illustre l’abandon des préjugés, des compromis, dont se pare l’homme dans son existence. La Faux est l’instrument de la discrimination. Elle tranche les liens du monde des apparences et de son cortège d’illusions : si le squelette est couleur chair, c’est qu’il rappelle que toute réalisation se fait aussi dans le monde, laboratoire des expériences humaines. Parmi les éléments qui jonchent le sol, de couleur noire (l’Ombre), on aperçoit deux têtes, dont l’une est couronnée, ce qui veut dire que l’homme s’ouvre à des vues supérieures des choses de l’esprit.
Cet Arcane n’est pas forcément au service d’un message post-mortem : mais doit être ressenti comme une possibilité de renouveau, une sorte d’alchimie qui transmute ce qui est « Ombre » en « Lumière », ce qui revient à dire : « Développer un éclairage de conscience, de discernement, afin d’extraire les vérités essentielles qui résident en soi ». Cela équivaut à « retirer le subtil de l’épais ». Pour cela il faut savoir « oser », saisir le bâton du pèlerin, symbole de soutien, de persévérance, indispensable à toute réalisation. Tel serait le sens donné à notre Arcane VIIII, l’Ermite.