Qu'est-ce que le spiritisme ?
Un exemple d'une session de spiritisme
Les flammes des bougies projettent sur les murs d'étranges ombres. Il est tard, l'horloge a sonné minuit. Autour de la table, chacun se tait. Les participants semblent même retenir leur souffle. Seule la pluie qui frappe les volets dérange la quiétude de la pièce. Tout à coup, la table craque. Le bruit sec vous fait sursauter. Le cercle se resserre. Les visages crispés par l'attente fixent le centre du plateau. Le contact est proche. Instinctivement, vous pressez vos paumes sur la surface de bois. Et l'incroyable, l'impossible, l'irrationnel se produit. La table se soulève doucement, mue par une force invisible. La voix du médium s'élève forte et claire et prononce la phrase rituelle : « Esprit, es-tu là ? Si oui, frappe un coup. ».
Le spiritisme remonte à loin
Cette séance type de communication avec les esprits est la version moderne d'une pratique vieille comme l'humanité, plus encore que la voyance d'aujourd'hui. Nos ancêtres invoquaient déjà l'au-delà dans leurs rudimentaires cavernes.
Au seuil de la préhistoire, le chamanisme se répandant dans le monde entier avec son étrange cortège de sorcellerie et de culte des morts. Il donna naissance par la suite à toutes les religions que nous connaissons et leur légua une certitude commune : l'âme survit à la mort. Notre enveloppe charnelle finit mal, mais notre esprit, lui, est promis à de nouvelles aventures. Le principe une fois admis, la question suivante s'impose : si les esprits existent, pourquoi ne communiqueraient-ils pas avec les vivants ? Là, les réponses diffèrent sur les détails, mais s'accordent tout de même sur l'essentiel : c'est possible.
La doctrine spirite proprement dite est la plus récente. Elle date de la deuxième moitie du XIXe siècle. Les américains sont les premiers à redécouvrir leurs fantômes par l'intermédiaire de deux jeunes sœurs : Margaret et Kate, bientôt stars des médias.
Le mouvement fait fureur et franchit les océans. Les associations spirites se multiplient. Et finalement, c'est le célèbre médium Allan Kardec qui lance le spiritisme en France. Il devient du dernier chic de converser avec les morts. Victor Hugo, entre autres, s'y adonne régulièrement. Aujourd'hui, le mouvement compte toujours de nombreux adeptes qui suivent à la lettre les principes établis par les premiers voyants spirites. Les amateurs sont encore plus nombreux.
Qui n'a jamais entendu le récit amusé ou inquiet d'un ami témoin d'une séance de table tournante ou de verre parleur ? Les faits sont là : ça marche... parfois. C'est-à-dire que la table tourne et que le verre bouge. Pourquoi ? Comment ? À vous de trancher.
Une chose est sûre cependant. Pour que l'expérience fonctionne, il faut beaucoup de concentration et point trop de scepticisme. Si vous pouffez toutes les deux minutes, aucune chance. À bon esprit frappeur, salut.
Danger à connaître et règles à respecter pour mener une séance de spiritisme
Les spécialistes de la voyance directe sont formels : papoter avec les morts n'est pas un jeu. Il convient donc de respecter certaines règles ou précautions pour s'épargner des problèmes.
- Éviter de tenter l'expérience lorsqu'on est harassé ou déprimé. Les conséquences d'une séance réussis peuvent en effet être graves, voire dramatiques pour les plus vulnérables : dépression nerveuse et même l'asile. Ça s'est vu, alors gare !
- Bannir les propos provocateurs ou moqueurs. Les esprits seraient très susceptibles et les mésaventures des sceptiques ou plaisantins nombreuses. Dans le doute, prudence !
- Pour réaliser une communication, il vaut mieux être assez nombreux (au moins 4 selon la technique). Il faut évidemment se concentrer vraiment et choisir un endroit calme. Les spirites préfèrent habituellement s'éclairer à la bougie, mais ce n'est pas un impératif.
- Se méfier des réponses obtenues. Que vous croyez ou non aux esprits, sachez qu'il n'est jamais exclu qu'un des membres de la séance truque les réponses. De même, les adeptes chevronnés savent que les « âmes » sont volontiers farceuses et même parfois malveillantes. Alors méfiance et circonspection sont de rigueur.
Voici deux méthodes les plus couramment utilisées pour contacter nos disparus : la table tournante et le verre parleur. Elles ne demandent pas d'équipements particuliers et peuvent être improvisées partout.